Toi ? Ici ? ⚘ Maya & Kynan

Toi ? ici ?

Cette ville avait beau être la source de bien des rumeurs, aucune n'arrivait à la cheville de la réalité. Depuis que j'étais arrivé, j'avais entendu parler de beaucoup de ses rumeurs, qui en réalité étaient vraies. Après tout, pourquoi garder des informations face à son homme de main, quand ce dernier ne pouvait trahir sans périr ? Alors elle m'avait fait part des rumeurs, s'amusant à m'en confirmer certaines, comme l'existence de plusieurs camp de sirènes à Bristol Cove, ou me faisant faire des recherches, par exemple par rapport à l'existence du laboratoire. Ce dernier point était celui qui m'intéressait le plus, surtout depuis que j'avais entendu parler de l'existence d'un remède. Je n'avais pas encore pu confirmer que ce remède existait réellement, mais si c'était le cas, il fallait absolument que je trouve un moyen d'entrer dans ce lieu pour le dérober. Mais ce n'était pas encore à l'ordre du jour, pas quand je n'avais pas encore toutes les données. Pour ce genre de coup, il fallait prévoir longtemps à l'avance mon plan afin de le perfectionner. Je n'avais jamais eu à monter ce genre de coup, mais quand on avait pratiqué aussi longtemps que moi les arts martiaux, on avait également tendance à lire beaucoup de livres sur l'art de la guerre. Et l'Histoire m'avait appris que les meilleurs coups pouvaient prendre plusieurs années à se préparer. Je n'aurais jamais la patience pour attendre plusieurs années, mais je pouvais bien travailler quelques mois pour enfin être débarrassé d'elle.

Si j'avais toutes ses réflexions, c'était à cause d'Elle. Je venais tout juste de la voir au port, l'écoutant chanter et me permettant donc d'avoir une dose d'envoûtement. Cela avait un peu chassé la brume de mon esprit, suffisamment pour que je me sente de nouveau en capacité de faire des plans. Il allait falloir d'ailleurs rapidement que je mette ces idées sur le papier avant que le manque n'embrouille de nouveau mes idées. Je finis par relever la tête quand j'entre dans le marché, me demandant comment mes pas avaient pu me mener jusque là. Et surtout, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire.

« Un produit frais, monsieur ? »

Je tournais ma tête vers le vendeur, un vendeur de poisson et je secouais doucement la tête avec un léger sourire. Comment dire, les fruits de mer n'ont jamais été mon met préféré et depuis mon arrivée ici et ma rencontre avec la sirène, je préférais éviter. Sinon j'avais encore l'esprit qui s'emballait et qui partait vers elle, alors même que je devais normalement profiter de mon seul moment de répit sans l'esprit embrouillé par elle. Par contre, je m'arrêtais une seconde à l'étal avec des pommes, en achetant un sac. J'allais croquer dans une belle pomme rouge quand je vis au loin une chevelure facilement reconnaissable. Maya ? J'avais cru la croiser déjà à plusieurs reprises mais j'avais l'esprit tellement embrouillé que je n'en étais plus certain.

Finalement, j'avançais jusqu'à la fille blonde assise sur un banc, juste à côté du marché et je pus reconnaître son profil. Oui, effectivement, c'était bien Maya. Alors je finis par me poster à ses côtés, tendant la pomme que je tenais en main vers Maya. Je la vis relever la tête vers moi et je lui offris un sourire en coin.

« Je te promets qu'elle n'est pas empoisonné, celle-là, Blanche-Neige. »

Sarcasme quand tu nous tiens, je ne pouvais pas manquer la référence quand je tendais à une jeune femme une pomme rouge sang dans une ville remplie d'être surnaturels, bien que je me trouvais bien loin physiquement de la méchante et vieille sorcière. Je la laissais attraper la pomme avant de m'assoir à ses côtés en sortant une nouvelle pomme de mon sac. J'étendis mes jambes devant moi en prenant la parole.

« Ca m'a fait plaisir de te revoir, Maya. Ca fait quoi maintenant ? Deux ans ? »

Je garde mon sourire tout en croquant énergiquement dans ma pomme. Oui, il y a quelques temps qui sont passés et beaucoup de choses qui se sont déroulés. Mais si on pouvait prétendre que tout était encore normal quelques temps, ça serait parfait, surtout tant que le manque est loin de moi.

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Toi ? ici ?

Je ne savais pas comment me sentir face au fait de me retrouver dans cette ville, déraciné de tout lien, sauf de celui qui m'unissait à cette sirène. Et on ne pouvait pas dire qu'il me restait le meilleur des liens. J'aurais tout donné pour ne jamais rejoindre les docks ce premier soir à Cardiff, malheureusement il était trop tard maintenant. Je pouvais juste essayer de trouver un moyen pour que plus jamais personne ne soit coincé comme moi, même si je devais périr pour cela. Et même si je ne savais pas comment me sentir face à cette situation, je savais toutefois que j'étais assez content de voir Maya. Cette jeune fille, je ne l'avais que peu connu, juste l'affaire de quelques semaines. Mais elle m'avait marqué par son courage, son caractère à la fois doux et volontaire. Je pense que si je l'avais fréquenté plus longtemps, j'aurais vraiment pu me lier avec elle. Alors qui sait, peut-être que cette expédition forcée à Bristol Cove pourrait au moins avoir un côté positif.

Quand je la rejoins, je ne peux pas m'empêcher de ressentir de l'amusement face à la réaction de surprise de Maya. On peut dire qu'elle était vraiment dans son monde. Et c'était quelque chose qui m'amusait toujours autant : de l'en tirer pour voir ses réactions de surprise. Finalement, je lui proposais une pomme, m'amusant à la taquiner. Et sa réponse me fit rire. Mon premier rire depuis ce qu'il me semblait être plusieurs mois, alors qu'en réalité cela faisait bien moins longtemps. Mais la solitude, cela faisait longtemps que je ne l'avais plus expérimenté, c'était cela de vivre dans une meute.

« Manges ta pomme, Maya, avant de dire des bêtises. Ou la prochaine fois, elle pourrait vraiment être assaisonnée ! »

Nous nous retrouvâmes à rire ensemble quelques secondes avant que cela ne se calme. Finalement je m'assis à ses côtés en lui disant que cela faisait bien longtemps mais également qu'elle m'avait manqué. Et c'était véritablement le cas. Comme je l'ai dis, je ne l'avais pas vu longtemps mais j'avais senti un lien se former rapidement entre nous. Mais je pensais savoir qu'elle avait aussi formé un véritable lien avec Alessia, ma fiancée. A croire que tous les loups étaient toujours attirés par les émissaires. Ce qui était surement vrai, même si j'avais fais parti d'une meute, je n'avais pas pour autant tous les instincts lupins et je ne les connaitrais jamais. J'étais majoritairement un humain... Et une fée irlandaise si jamais on en croyait les légendes. Je préférais largement le terme de Banshee d'ailleurs.

Maya reprit la parole et elle attira pour le coup de nouveau mon attention sur elle. Quand elle commença à parler, je hochais la tête. Oui, je comprenais de quoi elle parlait. Sa transformation était effectivement récente quand on s'était croisé, ce qui était d'ailleurs une des raisons pour laquelle elle s'était autant rapprochée géographiquement de ma meute. Je pouvais croire facilement en tout cas qu'elle avait changé, elle me paraissait bien plus à l'aise avec sa condition, bien plus confiante. Après je me trompais peut-être, je ne la connaissais pas autant que je l'aimerais. Et si elle avait changé, c'était également mon cas. J'étais bien plus sombre qu'auparavant, rempli de pensées que je n'aurais jamais cru avoir. Mais se faire envoûter contre son consentement par une sirène pour lui servir d'homme de main avait malheureusement eu cet effet là sur moi.

Mais la suite me fit redescendre un peu sur terre. Je tentais au maximum de ne pas penser à ma fiancée mais ses paroles me ramenèrent un peu plus dans le présent et dans mon nouvel enfer. Celui où j'avais du abandonner les miens. Je sentis ma mine s'assombrir mais je ne dis rien. Toutefois, je pense que Maya l'a senti parce que tout à coup, elle s'excusa pour avoir été curieuse. Sauf que cette question serait forcément venue un jour. Et je ne pense pas que cacher la vérité soit la bonne solution. Même si Maya n'avait peut-être pas maintenu le contact avec Alessia, elle méritait la vérité.

« Ne t'excuses pas, c'est normal de poser des questions. Si tu veux savoir, elle n'est pas avec moi, elle est restée à Cardiff, tout comme le reste de la meute. Je serais le seul que tu rencontreras dans cette ville, pas trop déçue j'espère ? »

Je lui fis un léger sourire pour la rassurer, bien loin des sourires rayonnants que j'aurais pu avoir. Mais en pensant à Alessia, c'était le meilleur sourire que je pouvais faire, j'avais laissé ma meilleure moitié derrière moi. Finalement, je croquais une nouvelle fois dans ma pomme, autant par gourmandise que pour me redonner une constance. Et cela me laissa le temps de réfléchir à la suite, ce qui me fit penser à quelque chose.

« D'ailleurs c'est à mon tour d'être indiscret, dis-moi, qu'est-ce que tu fais dans cette ville ? Je croyais que tu ne prévoyais plus d'y remettre les pieds ? Bien sur tu as le droit de ne pas me répondre. »

Contrairement à Maya, je ne montrais aucun signe de gêne face à ma curiosité. Parce que c'était dans mon caractère d'être franc et direct et puis je lui laissais une porte de sortie. Elle pouvait me répondre ou non, les deux choix m'iraient très bien.

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Toi ? ici ?

Rencontrer Maya ce jour était tout autant une bénédiction qu'une malédiction. Elle me rappelait mon passé, ce que j'avais abandonné, mais aussi celui que j'avais envie de redevenir. Je savais malgré tout que je ne pouvais pas redevenir cet homme tant que cette sirène vivra. Alors pour l'instant, je tentais de conserver quelques parties de moi, en attendant ce moment. Et Maya pourrait m'y aider, je l'avais véritablement apprécié, même si je ne l'avais que peu connu. Alors je lui réponds, même si elle me rappelle Alessia. Et je l'entends se poser des questions, ce que je comprends parfaitement. Moi aussi je ne me serais jamais imaginé la quitter, mais je n'ai pas eu le choix. Alors je me concentre plutôt sur ce qu'elle me dit. Quand elle me parle de son alpha, je sens une étincelle d'espoir monter en moi, que j'étouffe bien vite. Si mon alpha n'a rien su trouver, ni ma fiancée, je ne pense pas que son alpha saura. Toutefois, ce qui m'étonne, c'est qu'elle ressente aussi facilement que je suis au bord du gouffre. « S'il te plait, ne fais pas de conneries. » Quelque chose me dit que cette phrase va me hanter pendant quelques temps...

« Je ne... Je ne peux pas te parler de tout maintenant. J'ai encore trop de choses à digérer avant d'en parler à qui que ce soit. Mais ne t'inquiètes pas, je ne prévois rien de bien important pour le moment. »

Je ne vais pas mentir, je prévois bien des choses pour me débarrasser de cette situation. Mais rien qui ne se mettra en route immédiatement. Et rien de dangereux pour le moment. Juste des repérages, en espérant trouver rapidement une porte de sortie. Enfin, tout cela n'est pas important, pas quand Maya parle de nouveau et que je sens que ce qu'elle va me dire est important pour elle. Alors je lui prête toute mon attention et je l'écoute, sentant que même si elle rit et parle franchement, le sujet lui pèse tout de même légèrement sur la conscience. Alors je dépose ma main libre sur celle de Maya en guise de soutien et j'attends qu'elle finisse de parler.

« Tu as peut-être encore du chemin, mais tu as déjà fait un sacré parcours. Et mieux vaut trop ressentir que ne pas ressentir. »

Même si je parle à Maya, je me parle également à moi-même. Parfois cette capacité que j'ai de penser froidement à la mort d'un être vivant, en l'occurrence celle de ma sirène, cela me fait peur. J'ai l'impression que je suis devenu un être insensible et froid. Et dès fois, je me regarde dans le miroir et je ne me reconnais pas. Est-ce que je suis toujours le même homme ? Ou suis-je devenu son reflet glacé ? Comme souvent depuis le début de cette conversation, mes réflexions sont interrompues par Maya. Par son rire, par ses paroles. Je me sens totalement déphasé, je n'ai pas autant l'habitude de me perdre dans mes pensées. Et je me demande ce que je dois lui répondre. Une partie de la vérité, certainement, mais est-ce que je peux tout dire ? Je ne suis pas certain que je le puisse, pas encore.

« Je ne m'ennuie pas vraiment, je... Je ne suis pas certain de savoir ce qui m'a attiré ici. Mais je peux te dire que je ne serais pas le seul. Quand je suis arrivé, je me suis retrouvé devant un nemeton actif, Maya. Et il va attirer beaucoup de monde dans ta ville. Je ne sais pas ce qui l'a activé mais... Je ne pense pas que je serais le seul dont tu auras la surprise de la venue. »

Je lui lance un regard entendu, afin qu'elle se tienne sur ses gardes. J'ai également été attiré par un nemeton un jour où je voyageais avec ma meute. Et nous sommes tombés sur un lieu de sacrifice ou se tenait un Darach. La situation aurait pu très mal tourner si ce Darach n'avait pas été assez pondéré pour nous permettre de nous en tirer avec juste quelques blessures. J'avais même lié quelques liens avec lui. Mais j'avais parfaitement conscience que les Darach étaient généralement des êtres sombres qui amenaient leurs malheurs partout avec eux. Et si j'avais raison, alors l'activation de ce nemeton était plutôt un signe de mauvais augure. J'espérais me tromper, oh oui je l'espérais. Parce que cette ville n'avait pas besoin de cela. Mais soyons réaliste, combien d'êtres surnaturels étaient déjà arrivés en quelques semaines ? Beaucoup. Alors oui, il était actif, fallait pas se mentir et on était dans la merde. Moi, sarcastique ? Non, à peine.

Finalement, je secoue la tête, parce qu'à me perdre dans mes pensées, j'avais fini par arrêter de prêter attention au monde extérieur. Or ce dernier continuait de tourner. D'un coup de pied, je renvoyais la balle qui avait roulé jusqu'à moi, lancé par un jeune garçon de moins de dix ans. Je l'observais retourner vers sa mère avec son ballon avant de me tourner vers Maya.

« Dis-moi, que fais-tu en ce moment ? Tu as repris les études ? Je t'aurais peut-être en tant qu'élève si c'est le cas. »

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Toi ? ici ?

Les questions de Maya me ramenait à tout ce que j'avais perdu et me plongeait dans une mélancolie douce et profonde. Le genre de mélancolie qui ne me prenait que quand j'avais encore toute ma tête pour penser et me rendre compte de ce que la sirène m'avait pris. Même si Maya souhaitait que je la rassure en disant que je ne ferais rien, je ne pouvais pas le faire. Pas sans mentir, et mentir à un loup était une idée ridicule. Raison pour laquelle je lui parlais uniquement du présent et non pas de l'avenir. Malgré tout, Maya ne rebondit pas dessus alors j'imaginais que j'avais plutôt bien répondu. A la place, elle me demande de parler mais je ne pouvais pas le faire, pas maintenant.

A la place, Maya m'évoqua pourquoi elle se trouvait là, seule, en me disant qu'elle avait encore du chemin à parcourir et qu'elle ressentait toujours trop. Je tentais de la rassurer, mais ses paroles murmurés ne me plaisaient pas. Je n'aimais pas l'idée que Maya évoquait, en disant qu'elle aimerait ne rien ressentir. Parce que c'est ce qui se passait bien trop souvent, quand j'étais engourdi par le manque et que je ne ressentais que ce dernier, que j'étais incapable d'amour ou de joie. Et ça...

« Crois-moi, ne rien ressentir serait pire que tout. »

Je ne dis rien de plus mais je pense que le regard que je lançais à Maya suffit pour tout exprimer. Quand finalement vient la question du pourquoi de ma présence dans cette ville. J'aurais pu lui répondre que c'était dû à la sirène mais je ne souhaitais pas évoquer cette dernière. Et je n'étais pas tout à fait certain qu'elle soit l'unique responsable de ma venue à cet endroit. Alors à la place, je parlais plutôt du nemeton qui était également responsable, à mon sens, de ma venue en ce lieu. Et je préparais Maya à l'arrivée d'autres créatures par la même occasion.

Si je n'allais pas plus loin dans l'évocation et que je changeais de sujet, c'est parce que je savais que nous ne pouvions rien faire de plus. Toutefois, la réaction de Maya me prit par surprise. Tout à coup, je fis face à une louve à demi-furieuse qui me demandait si j'étais sérieux et si je trouvais que le sujet de conversation était réellement important. Hum... Mieux valait pour moi que je garde mes pensées et que je ne dise rien de plus parce que quelque chose me disait que ma vérité ne serait pas forcément bien accueillie par Maya. Alors à la place, je la regardais s'énerver sur son téléphone et je grimaçais quand la poigne de Maya sur ma main commença à me faire souffrir. J'avais oublié combien les jeunes loups ne maîtrisaient absolument pas leurs forces.

J'attendis que Maya me prête de nouveau attention et alors que j'allais ouvrir la bouche pour lui parler, elle fut plus rapide que moi et commença à m'assommer sous un débit de paroles où perçait le désespoir. Je n'étais pas forcément le genre d'homme à être proche des autres, encore moins à tenter de les rassurer. Mais on dirait que cette fois, je n'allais pas avoir le choix et j'allais devoir m'essayer à cette exercice. Mais d'abord, j'aimerais récupérer ma main en état de marche. Alors je déposais ma main libre sur celle que Maya avait posé sur moi et je desserrais doucement ses doigts.

« Désolé, mais ta poigne est toujours plus forte que la mienne. »

Quand je réussis à faire en sorte qu'elle desserre ses doigts, je ne lâchais toutefois pas sa main, comprenant qu'elle avait besoin de ce contact pour se rassurer. Et j'avais besoin de ce contact pour la toucher, la rassurer à mon tour. Alors ce fut moi cette fois qui serrais doucement mes doigts autour des siens.

« Je suis désolé mais à mon arrivée, je n'étais vraiment pas en état de repérer le chemin vers le nemeton. Je ne doute pas toutefois qu'on arrivera à le retrouver, surtout si on se met tous ensemble à sa recherche. Mais j'espère toutefois que tu as conscience que se mettre à la recherche du nemeton... Ca ne sera pas forcément la meilleure des idées, nous ne savons pas comment le désactiver, mais le trouver risque de rendre les choses plus compliqués encore. »

Après tout, pour reprendre l'exemple de Beacon Hills, les problèmes s'étaient accélérés quand la meute avait réussi à mettre la main sur le nemeton. Mais il est vrai que nous ne pouvions pas non plus laisser des gens innocents souffrir de l'effet de l'arbre sur la population. Toutefois...

« Tu peux compter sur moi pour vous aider mais... Tu as parlé d'un laboratoire... C'est quoi le rapport entre ce laboratoire et le nemeton ? »

Après tout, c'était la première fois que j'entendais parler de ce laboratoire. Et ce n'était pas le genre de chose dérangeante pour nous, les scientifiques se mêlaient généralement peu souvent avec le surnaturel. Alors cela m'étonnerait que ce laboratoire nous dérange dans les recherche. Et cela m'étonnait encore plus que Maya l'évoque en cet instant.

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Toi ? ici ?

Rencontrer Maya sur cette place était autant une surprise et une aubaine qu'une malédiction. Elle me rappelait ce que j'avais perdu mais elle me rappelait également pourquoi je me battais pour récupérer le contrôle de ma vie, bien que je me doute que cela n'arrivera jamais. Toutefois ses considérations partirent très vite quand Maya explosa soudainement, me demandant si j'étais sérieuse. J'écoutais son argumentaire et je le comprenais, vraiment, je le comprenais. Mais en même temps, j'aurais préféré qu'elle ne s'y intéresse pas plus que cela. Les Nemetons étaient dangereux, peu importe le lieu où ils se trouvaient, ils étaient porteurs de plus de malheurs que de bonheurs. Je sais, je disais cela alors que j'étais fiancé avec une druide mais ce qu'on ne disait pas des chênes sages, c'est qu'ils étaient attirés par les Nemetons mais qu'ils tentaient également de les laisser inactifs. Car un Nemeton actif n'était jamais une bonne chose pour personne d'autres que les darachs...

« Tu ne me sembles pas folle, juste dépassée par tes sentiments. Et je continue à penser que c'est une meilleure chose que de ne pas ressentir, surtout pour toi Maya. »

Parce que ne pas ressentir, c'est perdre son âme, mais ça, tu ne le sais pas encore Maya et j'espère réellement que tu ne le sauras jamais. Finalement, je continuais à prendre la parole et je lui expliquais que je n'avais pas été en état de repérer le chemin le chemin emprunté mais que je les aiderais, elle et sa meute du mieux que je le pourrais. Mais je lui expliquais bien que pour moi, essayer de retrouver le nemeton sans moyen de le désactiver était parfaitement absurde. Et je conclus sur ma surprise en l'entendant parler d'un laboratoire. J'avouais ne pas voir le point commun entre le laboratoire et la recherche du nemeton. J'attendis finalement sa réponse, la voyant s'écarter, autant physiquement qu'émotionnellement mais je ne disais rien en préférant plutôt écouter attentivement sa réponse.

Même si elle justifiait son idée d'une façon étrange, j'étais assez d'accord sur le fait que les odeurs pourraient aider les loups. Mais je savais également que les loups de Cora n'effectuaient pas de transformations complètes et que leurs odorats étaient donc limités. Si jamais les loups ne se transformaient pas complètement, les odeurs qu'ils captaient devaient être très récentes pour pouvoir être détectés. Cela ne m'étonnerait donc pas que les loups ne captent rien. Mais je me tus pour ne pas décevoir Maya qui avait l'air de penser que cette idée était la meilleure en réserve. Je voulais la forcer à la prudence mais pas forcément détruire sa confiance en elle.

Je continuais donc à écouter, l'entendant me parler vaguement de la seule chose qui m'intéressait vraiment : ce laboratoire. Je n'oubliais pas aussi que la sirène m'avait demandé de garder les yeux ouverts sur la forêt et toutes ses coïncidences me paraissaient donc trop grosses pour être écartés. Mais encore une fois, je me tus, jusqu'à la fin. L'écoutant ainsi me parler du fait qu'elle et sa meute feraient en sorte de découvrir ce qui se passait dans la ville. Et quand elle me parla de demander de l'aide à ma meute, je grimaçais sans qu'elle ne me voit faire. Je ne pourrais pas, même si je le voulais, je ne pouvais. Mais voilà il fallait que je reste éloigné d'eux, spécialement maintenant. Alors je gardais le silence quelques temps, envisageant de mentir mais cela ne servait à rien, surtout que la Denvers avait possiblement le numéro de certaines personnes de ma meute. Alors je repris la parole.

« Je ne peux pas appeler ma meute, je ne peux pas vraiment t'expliquer pourquoi mais il y a une bonne raison, je te l'assure. »

Parce que je ne doutais pas que la sirène mettrait sa menace à exécution et mettrait toute la meute sous son emprise si quelqu'un tentait de contrer son servitude. Et avec ma disparition, Alessia avait dû expliquer la situation au reste de la meute et les connaissant, si ils venaient, ils ne resteraient pas les bras croisés. Malgré tout, je repris la parole pour ne pas inquiéter Maya.

« Mais ne t'inquiètes pas, j'ai plusieurs connaissances à travers le globe, il y avait beaucoup de monde qui venait voir ma meute. Je tenterais de les contacter pour leur demander de nous aider. Et je te l'ai déjà dis mais tu peux compter sur moi. »

Après tout, la meute de Cora n'était pas la seule à venir vers nous. Nous avions rencontrés plusieurs personnes au fil des années, surtout grâce à mon Alpha et Alessia qui attiraient les gens. Et ces personnes, j'avais gardé leurs noms en tête et je pourrais leur demander de l'aide : des druides et des omégas, mais aussi quelques meutes. Si certains répondaient à l'appel, nous serions déjà plus nombreux mais malgré tout, j'avais également le pressentiment que ses arrivées surnaturelles renforceraient le nemeton et nous conduiraient bientôt à notre perte. Mais je gardais ce pressentiment pour moi et j'observais plutôt Maya qui agissait étrangement. Je sais que je ne la connaissais que peu au final... Mais j'étais observateur et j'avais un pressentiment étrange.

« Est-ce que tout va réellement bien pour toi Maya ? Tu peux m'en parler si jamais, tu sais très bien que je ne répéterais rien à personne. »

Après tout, si je connaissais toute la meute, c'est avec Maya que j'avais créé le plus de liens. Alors aller la trahir elle était plutôt absurde. Tant qu'à répéter les secrets d'un loup à un autre, ça ne serait certainement pas ceux de Maya que je trahirais. Alors j'attendis sa réponse, patient, la regardant se perdre en elle-même.

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Toi ? ici ?

Cette ville était un endroit étrange, remplie d'énergies qui me rappelaient la mienne. Mais je n'arrivais pas encore à comprendre pourquoi la sirène avait voulu que je vienne m'y perdre. En tout cas, je ne m'attendais pas à y croiser Maya. Elle était le souvenir vivant d'une autre vie où j'avais été plus heureux. Malgré tout, j'étais heureux de la voir. Cette petite louve, très terre-à-terre, était pourtant capable de faire preuve d'un humour noir qui me rappelait le mien et qui expliquait que je me sente proche d'elle. Je me demandais en même temps si le reste de sa meute l'avait suivi ici mais connaissant Cora, c'était fort probable qu'au moins une partie de la meute soit là. Après tout, les loups étaient protecteurs de nature mais chez les Hale, qui avaient perdu une grande partie de leur famille, c'était un trait de caractère d'autant plus accentué.

Finalement, après notre conversation sur le nemeton, nous nous retrouvons à parler de ma meute et même si je ne lui explique pas tout, je lui fais comprendre que je ne pourrais pas les appeler. J'aimerais pourtant, j'aimerais vraiment tous les revoir, les retrouver. Mais je ne peux pas les mettre sciemment en danger alors pour le moment, je resterais seul. Et à la place, je préfère m'assurer que pour Maya, ce n'est pas la même chose et qu'elle va bien. Sauf qu'on dirait que mes questions ne sont pas si bien accueillies que cela, ce que je peux comprendre. Encore une fois, on se ressemble pas mal tous les deux.

J'écoute la tirade de Maya et même si je ne suis pas d'accord avec elle, je ne l'interromps pas. C'est vrai que les loups sont plus forts en meute mais elle oublie souvent que je ne suis pas un loup, je suis un banshee. En tant que tel, seul ou en meute, je ne perds pas en puissance, je perds juste en soutien. Mais je ne compte pas pour autant être une cible facile. Enfin, quand elle s'excuse je hausse juste les épaules, histoire de lui faire comprendre que ce n'est pas grave. Elle continue à parler des autres loups et je suis sur le point d'ouvrir la bouche quand je l'entends dire qu'elle ne veut pas impliquer d'autres créatures surnaturelles. Alors du coup, je me tais. Parce que l'aide que je lui proposais de trouver ne venait pas d'autres loups, mais plutôt d'autres types de créatures. Après tout, je connaissais plusieurs espèces, j'avais même des darachs parmi mes connaissances. Mais bon, il n'était pas temps d'argumenter alors je hoche juste la tête.

« Tu sais aussi bien que moi que Cora ne pourra jamais te laisser seule ici. Tout comme je sais que tu ne pourras pas partir de cette ville tant que le danger sera présent. En tout cas, tu peux compter sur mon aide. »

Après tout, même si la sirène était mon « maître », j'avais malgré tout une certaine marge de manœuvre qui me permettrais d'aider les loups. Et je tenterais dès demain de chercher à retrouver ce nemeton. Enfin, je me concentrais de nouveau sur Maya quand elle reprit la parole pour me parler du caractère des femmes et je haussais les sourcils. Vraiment, Maya ?

« Oui je le connais, mais je te connais aussi un peu, je me retrouve en toi. Mais soit, on va dire que je te crois. »

Je laissais échapper un sourire pour lui faire comprendre que je lui laissais cette porte de sortie et que je ne l'embêterais pas plus mais que je n'étais pas convaincu par ses mots. Je vis Maya regarder autour d'elle alors j'en fis de même et je ne fus donc pas étonné de ses prochaines paroles. Je hochais la tête, jetant le trognon de ma pomme dans une des poubelles publiques de la place, malgré la distance, je réussis mon tir et je me redressais ensuite.

« Pas de soucis. Je te raccompagne jusqu'à la sortie du marché ? Ca me laissera le temps de te fournir mon numéro de téléphone et que tu me donnes le tien, comme cela on pourra rester en contact. Et j'étais sincère, Maya, tu peux compter sur moi, peu importe ce qui se passe ici, d'accord ? »

Je laissais échapper un sourire face à la jeune blonde face à moi. Après tout, je n'étais peut-être pas aussi dangereux que quelques uns des membres de sa meute, mais je l'étais malgré tout assez pour pouvoir les aider dans une bataille, en tout cas je le croyais fermement.

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Toi ? ici ?

Je crois que ni Maya, ni moi, ne nous attendions à croiser l’autre sur la place du marché. Je ne pouvais pas dire autant que c’était une mauvaise rencontre, elle était juste surprenante car inattendue. Alors que je connaissais la meute de Cora de loin, Maya m’avait toujours semblé être un de ses membres les plus intéressants, ses attitudes trouvaient un écho en moi. Mais pour autant je ne m’étais jamais véritablement approché d’elle. Je suppose que cela allait être l’occasion de me rattraper.

Les questions de la louve ramenaient de mauvais souvenirs sur le devant de la scène mais je tentais de les esquiver, sachant toutefois déjà qu’ils reviendront me hanter plus tard. Alors que je trouvais que Maya n’était pas au meilleur de sa forme, elle ne souhaita pas l’avouer et j’étais mal placé pour l’embêter alors je laissais tomber. Je lui proposais de l’accompagner jusqu’à la sortie du marché, en profitant pour lui offrir mon nouveau numéro. Il faut dire que l’ancien téléphone… avait eu une fin tragique dirons nous. Et c’était le meilleur moyen pour repartir sur de nouvelles bases dans notre relation.

La tirade suivante de Maya me prit légèrement par surprise. Parce que je ne m’attendais pas à ce que soit elle entre tous qui me parle des liens de la meute, pas si tôt en tout cas. Et elle savait trouver les mots justes. Malheureusement je ne me sentais pas capable de suivre ses conseils. Quand elle me dit qu’elle ne trahirait pas ma présence, je la remerciais d’un sourire et j’émis finalement un rire quand elle finit de parler, la suivant dans le trajet qui nous menait hors du marché.

« Quelle image as-tu de moi, franchement ? Saches que mes messages sont toujours parfaitement adaptés. Tiens d’ailleurs prépares ton téléphone, je vais te donner mon numéro. »

J’attendis que la louve ait son téléphone en main avant de lui dicter mon numéro de téléphone pour qu’elle l’enregistre. On finit par se retrouver très rapidement à la sortie du marché et au vu du lieu où se portait le regard de Maya, elle allait dans une direction bien différente de la mienne maintenant. Alors je m’arrêtais, glissant mes mains dans les poches de mon manteau après lui avoir fait un léger sourire.

« On dirait que nos chemins se séparent maintenant. N’oublies pas de m’envoyer un message parfois. Et saches que je vous aiderais de mon mieux, toi et ta meute. » Je commençais à reculer sans la quitter du regard dans la direction que je souhaitais emprunter quand je finis par dire avec un léger rire : « Oh et Maya ? Les personnes un peu folles sont les meilleures, je croyais que tu le savais ? »

Avec un léger éclat de rire, je finis par lui tourner le dos et par partir définitivement. Oui, Maya avait beau être plus jeune que moi, quelque chose me disait qu’elle pourrait devenir une bonne connaissance, voire même une amie. Avec de la chance, j’aurais le temps de cultiver ce lien avant de sombrer dans la folie à cause de la sirène… Je l’espérais en tout cas.

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