Quand chaque mot compte [Adrian & Skye]

Quand chaque mot compte

J'entendais le bruit du téléphone mais je ne bougeais pas forcément. Aujourd'hui était un de ses jours où je maudissais mon père, je m'étais déjà levé au début de la journée pour aller me doucher à la suite d'un de ses rêves angoissants et j'avais senti que j'avais effectué un faux mouvement. Et depuis ce matin, la douleur me lançait dès que je bougeais la jambe, je savais déjà que dès que je me lèverais, je boiterais. Et cela allait forcément amener des tas de questions, peut-être même à Isabella. A moins que sa mémoire ne se soit améliorée et qu'elle se rappelle pour la première fois de la raison de cette douleur. Cette pensée amena sur mes lèvres un sourire désabusé qui se transforma peu à peu en un sombre sourire. Voir la culpabilité dans les yeux d'Isabella rendrait cette journée parfaite. Alors j'eus finalement un regain de courage, jetant à peine un regard au téléphone et me redressant pour me préparer. Pendant quelques minutes, je restais sans bouger à cause de la douleur mais je réussis finalement à me lever et en prenant un peu plus de temps qu'habituellement je pus également m'habiller. Un chandail gris sur mon débardeur blanc mais également un jean noir.

Je descendis doucement les marches jusqu'à me retrouver dans le salle à manger, j'attrapais à peine un fruit avant de me diriger vers la demeure principal des Martinez. Qui est-ce que j'allais croiser ? Isabella ? Jonathan ? Ou mieux encore, Skye ? Quoi qu'à l'heure actuelle, le mieux était encore de tomber sur Isabella. Je passais la porte de l'entrée et j'entendis les talons de la douce Dorothea venir jusqu'à moi.

« Oh Dorothea, la femme de ma vie ! Comment allez-vous ? Bien j'espère en cette magnifique journée pluvieuse. Où sont les autres ? »
« Tout le monde est encore au travail, monsieur, il n'est que seize heures. Puis-je vous suggérer de retourner vous abriter dans la deuxième demeure ? »
« Tu peux suggérer tout ce que tu veux Dorothea, tu peux ! Mais ça ne veut pas dire que je t'écouterais. »

J'entendis Dorothea retenir un juron et avec un léger rire, je boitais jusqu'au petit salon où je me servis un verre de rhum pur. Je sais, je ne me suis levé qu'à seize heures mais j'avais des nuits légèrement décalés avec le reste du monde. Je me laissais retomber dans l'un des fauteuils confortables, renversant ma tête en arrière en écoutant le bruit de la bûche qui craquait dans la cheminée. Pourquoi s'embêter à consumer une bûche quand personne n'était là pour en profiter ? Surement une étrange lubie de riches que je ne pouvais pas comprendre. A moins que l'un des résidents de la demeure ne vienne s'installer ici quand il aura terminé sa journée de travail et que Dorothea ait préparé la salle ? J'attendis quelques temps et finalement j'entendis le bruit significateur de talons qui se dirigeait vers moi.

« Encore toi, Dorothea, je te manquais déjà ? »

Je redressais la tête pour croiser le regard de Dorothea sauf qu'en réalité je tombais sur le visage anguleux et froid de Skye. Malgré tout, un sourire se dessina sur mes lèvres. Mais c'est que cette journée devenait parfaite. Croiser Skye sans personne pour nous distraire avant même de tomber sur Isabella ? Cela pouvait rendre cette journée potentiellement parfaite.

« Tiens, il ne manquait plus que la reine pour rendre ma journée parfaite. Installes-toi donc, Skye, et dis-moi ce que tu veux boire. »

Je laissais échapper un clin d'œil en me redressant, marchant avec un léger boitement vers le bar à alcool qui contenait tout le nécessaire. Je savais déjà que Skye comptait fuir, afin de mener d'autres recherches dans sa chambre. Je me demandais d'ailleurs où elle en était avec mon sang. Mais voilà, je connaissais aussi l'argument qui pourrait potentiellement la faire rester avec moi.

« Ne pars pas déjà, je me sens d'humeur à discuter et à m'ouvrir un peu. Je prévoyais de parler à Isabella mais... Je pense que tu serais curieuse de connaître quelques histoires nous concernant, ma sœur et moi. Alors qu'en dis-tu ? Vas-tu rester un peu ? »

Je me tournais vers Skye avec un léger sourire, un verre déjà sorti pour lui servir le verre qu'elle désirera prendre. Parce que, soyons honnête, je ne la laisserais pas repartir si facilement. Je m'ennuyais alors son arrivée rendait la situation plutôt parfaite.  

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Quand chaque mot compte

Skye n'avait pas dormis de la nuit. Elle avait fait nuit blanche. Elle n'avait pas fermé l'oeil, elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre. Elle sentait qu'elle progressait dans l'évolution du sérum. Elle avait donc découché pour passer sa nuit au laboratoire. Ses parents lui avaient suggéré de retourner à la maison se reposer mais c'était mal la connaitre. Véritable bourreau de travail elle avait marché à la caféine toute la nuit. Elle avait fait plusieurs test sur les créatures retenu en captivité. Certaines étaient morte, d'autres affaibli. Quoi qu'il en soit elle notait une légère progression et elle sentait qu'elle tenait un bout de la solution. Ses parents eux, étaient rentré pour la nuit puis l'avaient rejoins à 7 heure du matin comme bien d'autres scientifiques. Ils l'avaient retrouvé au même endroit, dans sa blouse blanche toujours active au travail. Bien qu'elle commençait à sentir ses muscles s'engourdir, et son cerveau ne reflechissait plus aussi vite. Ses yeux commençaient à lui piquer. Elle retarda le plus possible son retour à la maison. Mais à 16 heure, il était temps pour elle de faire une pause. A vrai dire, elle aurait pu continuer encore longtemps mais ses parents ne lui avaient pas vraiment donné le choix. Ils lui avaient ordonné de rentrer se reposer. Dans tous les cas, même fatigué, elle continuerai ses recherches à la maison. Après un bon bain chaud et peut-être un petit somme, mais ca sera pour plus tard. Elle ne voulait pas perdre le file de ce qu'elle avait entrepris cette nuit. Elle se gare donc devant sa grande demeure, claque la portière et entre à l’intérieur. Elle croise Dorothéa dans le hall d'entré.

-"Bonjour mademoiselle. Vous n'êtes pas rentré hier soir. Votre soirée c'est bien passé ? Vous avez une petite mine, vous devriez vous ménager"

Le visage de la gouvernante de maison est soucieux. Après tout cette femme était comme une deuxième mère pour Skye. C'est elle qui l'a élevé étant donné que ses parents étaient la plupart du temps occupé au travail. Skye a donc beaucoup d'estime et d'affection pour elle.

-"Tout va bien Dorothéa ne t'inquiète pas... Il y a quelqu'un ?"

Demande la brune en entendant un bruit provenant du salon. Dorothéa semble embêté mais lui répond tout de même.

-"Oui, votre oncle c'est installé dans le salon. Je lui ai suggéré de partir mais il semble vouloir rester là"

Adrian est là. Evidemment. Et ca ne semble pas plaire à Dorothéa qui comme le soupçonne Skye doit établir à la lettre ce que sa mère lui a dit soit : éviter de les laisser seul tous les deux. Sauf qu'avant qu'elle n'ajoute quoi que ce soit, Skye réplique.

-"Je vois, merci, tu peux y aller je vais m'en occuper"

Et sur ses mots elle se dirige vers le salon. De toute façon ça aurait été bête de l'en dissuader, ca n'aurait pas marché. Mais que Dorothéa ne s'inquiète pas. Skye ne compte pas s'éterniser, elle va juste jeter un coup d’œil. C'est tout. De toute façon elle a des choses à faire. A peine arrive t-elle dans le salon qu'elle l'entend prendre la parole. La brune s'adosse à l'encadrement de la porte et croise les bras sur sa poitrine tout en le fixant, un sourcil relevé.

-"Est-ce que j'ai l'air de ressembler à la gouvernante ?"

Lui semble de bien bonne humeur on dirait, il lui propose de lui servir un verre. Mais Skye n'a pas le temps de papoter, elle a du pain sur la planche. Elle remarque brièvement son boitement de jambe et laisse échapper un léger froncement de sourcil. Qu'est-ce qu'il a ? Bien qu'elle n'a pas le temps de s'engager dans une discussion avec lui. Lasse. Elle préfère tourner les talons.

-"J'ai des choses plus intéressante à faire tu m'excuseras, je passe"

Dit-elle tout simplement avant de faire demie tour. C'est vrai qu'elle devait encore examiner son sang. Mais avec son avancement sur le remède elle n'avait pas eu le temps. Et le remède était et reste toujours sa priorité. Alors en attendant ils n'ont vraisemblablement plus rien à se dire. Enfin ca c'est ce qu'elle croit, parce que ce qu'il dit ensuite attire malgré elle son attention et sa curiosité. Elle fait donc volt face pour le regarder de nouveau.

-"Ca dépend. Tu comptes me balancer des brides d’énigmes ou me dire les choses tel quels sont cette fois ?"

Elle fait quelque pas dans sa direction avant de poursuivre.

-"Oh. Ou tu aimerais peut-être évoquer la nostalgie de vos souvenirs d'enfance ? Me dire à quel point vous étiez proche avant ca ? Et etcetera ? Tu t'ennuies tant que ca ici ?"

Elle le titille un peu. Elle ignore ce qu'il va lui raconter. Mais les souvenirs de gosse ca l'interesse pas plus que ca. Enfin si, un peu. Mais elle a plus urgent sur le feu on va dire. Par contre, si il compte se livrer un peu plus sur ce secret qu'il cache. Là, elle ne dirait pas non. Elle continue de marcher vers lui jusqu'à être juste en face de lui remarquant une nouvelle fois qu'il boite. Elle attrape le verre de rhum qu'il a dans les mains. Pas le verre vide qu'il comptait lui servir, elle préfère prendre le siens à lui. Elle est un peu provocatrice, c'est vrai.

-"Tiens tiens on dirait que tu boites ? Tu veux peut-être me parler de ca ?"

Dit-elle avant d'élargir un petit sourire en coin de lèvre et de prendre une gorgée de son verre.

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Quand chaque mot compte

Heureusement que ce réveil était là, j'ai failli rater cette belle journée pluvieuse, cela aurait été dommage. Après avoir affronté les premières douleurs qui me promettent une journée désagréable, je réussis à me lever et enfiler quelques vêtements. Je rejoins le manoir principal, sans prendre la peine de me protéger plus que cela de la pluie. Et comme toujours, en arrivant, je tombe sur la douce Dorothéa. Ma chère, je ne sais pas ce que je ferais sans vous. Je me décide comme toujours à la taquiner avant de la dépasser pour rejoindre l'un des lieux de la maison où je sais trouver de l'alcool. En m'installant avec mon verre de rhum, je fronce doucement les sourcils en remarquant le feu qui brûle de la cheminée. Encore une manie de riche, mieux, de Martinez, je suis sur. Mais je profite malgré tout de l'ambiance et de la chaleur de la salle, sentant mes vêtements sécher. Et je finis par entendre des talons se diriger vers le salon où je me trouve alors je prends la parole. Quand j'entends la femme parler, je tourne la tête vers elle et je croise le regard froid de Skye. Je ne peux pas empêcher un sourire de se dessiner sur mon visage, qu'est-ce que j'avais dis déjà ? Qu'il ne manquait qu'Isabella ou Skye pour rendre cette journée parfaite ? On dirait que l'on m'a entendu pour cette fois. Je penche la tête sur le côté, observant Skye de haut en bas et je réponds avec un léger sourire dans la voix.

« Je ne sais pas, il faudrait que tu enfiles les mêmes vêtements pour voir. Je suis certain que tu serais magnifique en tenue de gouvernante. Bien que je ne t'ai jamais vu dans ta vraie tenue de scientifique donc je serais incapable de te dire ce qui t'ira le mieux. »

Je lance un clin d'œil à cette chère tête brune, sachant déjà que Skye ne réagira pas à la blague, ou seulement avec froideur. Elle est tellement sérieuse, cette pauvre petite, vraiment Isabella, qu'as-tu fais de cette fille ? Je t'ai toujours dis que tu serais une mère déplorable pourtant. Je finis par hausser une épaule et je reprends la parole pour lui souhaiter la bienvenue et lui proposer à boire. Sauf que le temps que je me lève et me dirige vers le bar, elle est déjà en train de partir en prétendant avoir des choses plus intéressantes à faire. Voyons, il n'y a rien de plus intéressant que le fait de découvrir des secrets. Peu importe ce qui t'attend dans la chambre, cela ne vaut pas les secrets que nous partageons tous les deux. Où en es-tu d'ailleurs dans ton étude de mon sang ? Mais cette question attendra, alors à la place, je l'appâte en lui disant que je suis prêt à lui parler un peu plus et je la regarde avec un sourire faire volte-face. Je laisse échapper un rire quand elle parle et je la laisse avancer. Je croise les bras sur mon torse, sans m'offusquer de ces paroles. On m'a balancé des choses bien plus blessantes, cet arc là n'est pas assez sensible pour faire ressortir mon impulsivité. Mais cherches, Skye, cherches, tu finiras peut-être par trouver une arme contre moi et contre Isabella. Et là, la partie deviendra véritablement intéressante.

« Rien de si futile. J'ai pleins de souvenirs à partager et plusieurs d'entre eux te seront utiles par la suite, quand tu chercheras vraiment la vérité. Quand tu auras terminé ton étude de mon sang. »

Je laisse échapper un sourire, je bluff, je ne sais pas si elle a terminé ou pas cette étude. Mais je sais très bien en tout cas qu'elle n'a pas réalisé qu'Isabella n'est pas sa mère, sinon elle n'aurait pas cette façade calme à me présenter. Alors à la place, je me permets de lui offrir des munitions. Contre moi ou contre Isabella ? Cela reste toujours la question, mais c'est justement ce qui rend la partie si intéressante. La reine n'a toujours pas choisi son camp.

Je la laisse attraper mon verre et je hausse un sourcil. Quand elle reprend la parole, cette fois, je laisse échapper un franc rire. Cette chère Skye...

« Ah ma chère, on dirait que tu apprends enfin à poser les bonnes questions. Installons-nous confortablement tu veux ? »

Je me sers un autre verre, y glissant un nouveau glaçon avant de me diriger vers l'un des fauteuils. Oui, je la laisse en même temps observer mon boitement mais ce n'est pas comme si j'accusais cela comme un faiblesse. Mes pouvoirs de Darach me permettent de dépasser cet handicap qui ne vient me titiller que rarement. Alors à la place, je m'installe avec aise, déposant mes pieds sur la table basse et croisant le regard de Skye avec un petit sourire mystérieux.

« Alors ça sera ta première question ? Ce qui m'a causé cet boitement ? Parce que je dois te prévenir, il te manque encore des informations pour comprendre cette histoire, des informations qui concerne la famille Montez. »

Pas ta famille, non, la famille Montez. Mais sauras-tu comprendre le côté crypté de mes paroles ? Non, je ne pense pas, tu n'as pas encore cherché assez loin. Je n'ai jamais promis après tout que j'arrêterais les énigmes. Alors là voilà la réponse à ta question : auras-tu le droit à des énigmes ou la vérité brute ? Tu auras le droit aux deux, Skye, à voir maintenant si tu trouveras les énigmes dans mes paroles... Cette soirée promet d'être tellement intéressante, n'es-tu pas d'accord, ma chère ?

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Quand chaque mot compte

Decidement se confronter à son oncle commençait à devenir une habitude. Même si dernièrement Skye n'avait pas cherché à converser avec lui. Parce qu'à chaque fois que c'était le cas, il la faisait miroiter avec des sous entendus et des énigmes. Il prenait un certain plaisir de lui faire comprendre qu'il savait des choses qu'elle ignorait ce qui la frustrait bien plus qu'elle le laissait croire. Puis elle n'avait toujours pas étudié son sang, trop débordé par le travail donc bon, ils n'avaient plus rien à se dire. Du moins c'est ce qu'elle pensait vu qu'Adrian semble bien déterminé à converser avec elle aujourd'hui. La conversation s’amorce étrangement sur la tenue de gouvernante, et sa tenue de scientifique. Skye élargie un sourire froid et railleur.

-"Mmh, je suis sur que tu m'adorerai un scalpel à la main"

C'est qu'elle faisait des merveilles avec ce petit bijoux en main. Les cobayes sur qui elle s'exerce pourraient en témoigner, du moins, pour ceux encore en vie. C'est un peu une façon de rappeler qu'elle n'est pas qu'un jolie bout de femme, mais quelqu'un de dangereux. Après tout en confrontation, on doit rappeler à son adversaire à qui il a à faire. Même si elle ne livrait pas une guerre contre son oncle, cela devenait un schéma répétitif. Un vilain jeu qu'elle comptait bien gagner.

Elle compte partir mais néanmoins il réussi à la retenir avec ses mots. Skye est dubitative et elle n'est pas stupide. Elle sait qu'il joue encore un jeu. Néanmoins elle lui laisse une chance bien qu'elle le raille en parlant des souvenirs d'enfance qui l’intéresse peu. Elle n'est pas 'humeur sentimentale. Néanmoins quelque chose attise son attention, bien plus intéressant que les grands discours que son oncle. Il boite. Et elle a bien envie de savoir pourquoi. Elle espère que l'histoire est croustillante. Au fond elle éprouve un peu de satisfaction à le voir ainsi. Le grand Adrian Montez n'est pas si invisible que ca. Bref, si elle ne fait pas demi tour dans la seconde, c'est parce qu'elle aimerait savoir la réponse. Elle lui pique son verre avec effrontément le regarde se servir un autre verre et s'installer. Finalement elle fini par l'imiter se glissant dans un luxueux fauteuil, elle croise les jambes et pose son bras sur l'accoudoire de façon décontracte alors qu'elle prend une seconde gorgée de son verre. Son regard fixe le regard d'Adrian, elle le sonde de l’intérieur attendant qu'il reprenne la parole.  

Mais évidemment il tourne encore autour du pot, revient à ces histoires de famille. Skye hausse un sourcil. Pourquoi faut-il toujours que tout soit lié à ca ? Cherche t-il à la faire tourner en bourrique ?

-"Je suis une femme intelligente, essai toujours"

Oui elle l'est. Elle l'est même beaucoup. Elle l'est assez pour comprendre qu'il recommence le même shéma que la dernière fois. Pourtant elle reste encore là, à l'écouter. Cette fois-ci elle compte bien renverser le château de carte. Alors elle pose son verre sur la table basse et se lève, lentement. D'une démarche presque féline elle se dirige vers le brun.

-"Tu comptes me tenir en haleine encore longtemps, Adrian ?"

Car c'est ce qu'il fait. Il fait durer le plaisir, du moins son plaisir parce que tout ca semble l'amuser. Il a surement l'impression de tout maîtriser. Il ne lui dit pas tout et lui lâche des morceaux de carotte à droite à gauche. Et elle commence à en avoir assez. Elle continue de marcher d'un pas lent dans sa direction faisant raisonner ses talons sur le sol.

-"Tu n'en as pas marre de jouer ?"

Enfin, elle arrive devant lui, la jeune femme se baisse pour avoir le visage au niveau de son oncle assis, faisant tomber ses boucles brune.

-"Aller, surprend moi" dit-elle avec véhémence -"Mon visage doit se décomposer d'étonnement" poursuit-elle en se rapprochant de son visage, susurrant ses mots tel un défit.

Elle le fixe droit dans les yeux sans sourciller. Skye joue avec le feu pour obtenir des réponses. Si il veut la retenir, il a intérêt à lui sortir quelque chose qui la fera tomber des nues. La jeune femme passe son oncle parfaitement manucuré sous le menton du brun et étire un sourire hypocritement malicieux.

-"Avant que je ne change d'avis et que je ne décide de fuir ta présence de nouveau"

Elle retire alors son doigt et se relève, l'observant de haut. Elle attend. Elle attend qu'il lui dise un truc dont elle ne s'attend pas. Pas encore une énième énigme qui l'agace. Elle souhaite être surprise même si elle en doute fort. Après tout, jusqu'ici Adrian ne fait que tourner autour du pot et il en faut beaucoup pour surprendre Skye. Cette fois-ci c'est elle qui lui lance un défit.  

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Quand chaque mot compte

Je m’étonnais si peu finalement que le destin ne décide de mettre Skye sur mon chemin. Si rendre Isabella folle était mon plan depuis le début ainsi que mon amusement personnel, jouer avec Skye était ce qui rendait mon séjour si intéressant. Bien que la jeune brune ne penserait certainement pas comme moi. Voyons, la vie était pourtant faite d’un éternel recommencement de jeux, de défis et de victoires. Peu importe qui remportera la victoire, il y aura finalement un gagnant et si tu fais le bon choix ma chère Skye, tu seras du côté du gagnant et tu seras même l’élément décisif. Ainsi, quand cette chère Skye réplique quant à sa tenue de scientifique slash gouvernante, je ne peux m’empêcher d’avoir un rire amusé et profond, une image de notre dernière rencontre derrière la rétine.

« Oh je ne doute pas que tu sois douée avec une lame mais je serais malgré tout curieux de voir cela. »

J’esquisse face à Skye un sourire amusé plein de dents découvertes. Ce n’est pas parce que tu te penses dangereuse, chaton, que tu l’es plus que moi. Oh, je ne doute pas que tu sois une adversaire de valeur, très dangereuse et avec un potentiel qui pourrait vite devenir destructeur. Mais tu n’es pas encore assez surprenante pour monter dans mon classement de dangerosité. Alors oui, pour le moment tu m’amuses plus que tu ne me fais peur. Non pas que je ne pense un jour avoir peur de toi.

La retenir en place fût à la fois compliqué et très simple. Même si tu veux le nier, rien ne te plait plus que percer des secrets. Après tout, n’est-ce pas là l’adage des scientifiques ? Et tu as de la chance, ta famille adoptive est le meilleur exemple d’un nœud de secrets. Et je peux t’aider à démêler un peu ce nœud, si je le veux bien, bien sûr. Et tu as de la chance, ce soir, je le veux. Alors, sauras-tu en profiter ? Elle me provoque avant d’enfin poser une question intéressante. Je laisse échapper un autre rire franc avant de lui proposer de s’installer, me laissant retomber avec aise et plaisir sur l’assise confortable. Je finis par lui demander si elle est sûre de vouloir connaître la réponse à cette question et sa réponse me fait esquisser un petit sourire.

« Oh je ne doute pas de ton intelligence, simplement de ta volonté de t’émanciper face à cette chère Izzy. »

Ne crois pas que j’appellerais cette femme ta mère, elle ne l’est pas. Elle a toujours été une sœur déplorable et même si tu ne t’en rends pas compte, cela a fait d’elle une femme et une mère misérable. Donc oui, je continuerais à entretenir cette distance, même simplement par mes mots. Je bois une gorgée de mon nouveau verre et je vois la brune se redresser face à moi, tentant visiblement de prendre le contrôle de notre discussion. Je la laisse faire, appréciant qu’elle m’appelle par mon prénom plutôt que de nous trouver une pseudo relation familiale. Sa deuxième question me fit finalement lui répondre avec un léger sourire.

« La vie est un éternel recommencement, Skye. Moi, je choisis de jouer, encore et encore. Certains choisissent de retrouver toujours une position de victime. D’autres décident de rester tout le temps sérieux. Est-ce que tu te contenteras de cela, Skye ? De rester sérieuse ? Moi, je ne le veux pas, alors oui, je compte jouer encore longtemps. Mais peut-être pas ce soir. »

Je laisse échapper un léger sourire en coin avant de reprendre mon sérieux en voyant la proximité de la brune face à moi. Et je ne la quitte pas des yeux pendant qu’elle continue à me parler, me provoquant avec une fausse malice. Sauf que j’aimerais voir la vraie malice de cette femme. Et finalement pendant qu’elle se redresse, deux images se superposent à la sienne. Nina et Candice. Nina en petite fille butée aux cheveux bruns, qui se plaignait qu’Izzy avait été méchante avec elle. Candice, avec son air effronté, qui se plaignait de mon côté possessif.

« En cet instant, tu leur ressembles beaucoup. »

Finalement, je détourne le regard, lui laissant gagner ce point dans notre match pour boire une autre gorgée. L’alcool me brûle la gorge et me permet de reprendre mes esprits. J’avais compris depuis longtemps qu’en Candice, je retrouvais la douceur perdue de Nina, ainsi que leurs côtés effrontés, téméraires et forts. Mais c’était la première fois que je percevais cette étincelle en Skye. Je laisse un regard songeur se poser sur la jeune femme avant de reprendre finalement la parole.

« Si je te dis Nina, Skye, est-ce que cela t’évoque quelque chose ? » Face au manque de réaction de mon interlocutrice, j’esquisse un sourire sombre. Bien entendu, Isabella, tu as manqué à tous tes devoirs mais est-ce vraiment étonnant ? « Non, bien entendu, tu n’as jamais entendu parler de moi après tout. Nina était la cadette de la famille, la plus douce et la plus effrontée. Celle qui tempérait nos relations. »

Je soupire, perdu dans mes pensées quelques secondes avant de me reprendre. Je reste humain malgré tout, moi aussi j’ai la capacité de me perdre ainsi et d’éprouver de la tendresse. Bien que Nina reste l’un de mes seuls bons souvenirs de mon enfance. Je finis cependant par me concentrer de nouveau sur Skye pour lui répondre. Tu voulais être surprise ? Tu ne le seras peut être pas, mais tu connaîtras un peu mieux ta “mère“ grâce à cela.

« La petite Izzy tenait absolument à rentrer avant l’heure, alors notre mère a été la chercher à son école avant l’heure habituelle. Puis, c’est notre père qui est venu nous chercher avec Nina, quand nous avions fini les cours et la représentation en théâtre de Nina à l’école. Et tu sais quoi ? Les camions, ça pardonne pas. Le connard, alias notre père, est resté en vie, ton cher ami Adrian s’est fracturé la jambe et a eu quelques vertèbres déplacées, mais Nina est morte. Et à partir de là, Isabella a abandonné notre famille. Ta mère ne pense qu’à elle, voilà une partie de son vrai visage, j’espère qu’il te plait ? »

Tout en regardant Skye, je bois une autre gorgée de mon verre. Je n’éprouve plus d’amertume depuis longtemps, pas même de la haine. Non, j’en veux à Isabella pour tellement de choses, même si le point central est cette histoire, que je sais que notre relation ne se reconstruira jamais. Donc, je ne perds pas mon temps à éprouver des sentiments. De plus, quand je pense à cette histoire, je pense surtout à mon père, ce connard qui s’était bourré la gueule et qui avait foncé dans le camion. Finalement, c’est lui qui a tué Nina plus qu’Isabella. Mais au final, le résultat reste le même n’est-ce pas.

« Voici la grande histoire derrière mon boitement. Intéressant, comme cela déterre plusieurs secrets de famille, n’est-ce pas ? »

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Un petit sourire en coin ponctue son visage face à son aveux de curiosité de la voir une lame à la main. Elle n'ajoute rien, ce sourire en dit suffisamment pas besoin d'ajouter des mots. Oui elle est doué, et les cris des cobayes enfermé dans le laboratoire peuvent le prouver. Ouais, ce n'est pas un concours, mais Skye est de ceux qui repousse les limites toujours plus loin, à leur en faire déchirer les cordes vocal. Elle n'a aucune culpabilité, non. Ils ne sont que des animaux après tout, ils ne devraient même pas exister. Elle fait ça pour préserver la race humaine avant tout et par la même occasion protéger ses proches. Elle a elle même été la victime d'un loup quand elle était jeune, elle parle en bonne connaissance de cause pour dire que ces créatures, sont une abomination de la nature.

Ses prochaines parole lui font froncer les sourcils. Son émancipation face à sa mère ? Qu'est-ce qu'il croit ? Qu'elle est dépendante d'elle ?

-"Et qu'est-ce que je suis sensé comprendre par là ?"

Skye se considère comme une femme indépendante. Certes, elle aide ses parents mais elle a depuis bien longtemps passé le stade de la petite fille à celui de femme. Elle fait ce qui lui semble juste et prend ses propres choix en toute connaissance de cause. Alors le fait qu'il remette ça en question, la considérant presque comme une enfant qui ne peut se défaire de sa mère pique l'égo de Skye.

La vie est un éternel recommencement dit-il. Une chose est certains, Adrian savait utiliser de belles paroles. Et c'était surement là son plus grand pouvoir, l'art des mots. Un peu comme elle au final, ils se ressemblaient sous des points différents. Et bien qu'elle ne le montrait pas, bien trop fière pour ça, elle admirait cette capacité à tourner les phrases. Mais c'était aussi ça, qui l’agaçait profondément. Il n'était jamais claire. Et Skye est une scientifique elle aime les trucs net et précis. En fait, Adrian était un peu comme un calcul, une formule qu'elle n'avait pas encore réussi à déchiffrer et qu'elle s’efforçait de résoudre. Tout chez cet homme était énigmatique, à sa grande exaspération. Sérieuse dit-il ?

-"Tu serais surpris. Je peux être très joueuse, mais à ma façon".

Oui Skye est une femme sérieuse dans son travail mais pas que. Elle peut aussi se montrer très malicieuse. Son côté joueur se retransmet autrement. Elle, elle aime titiller. Provoquer. User de stratégie et surprendre son adversaire avant tout. Elle peut également l'être dans son attitude, joueuse. Il n'aurait pas été son oncle, elle aurait peut-être tenté de lui montrer, à quel point elle est joueuse Skye. Après tout, il est très beau cet oncle qui la fait tourner autour du pot. Mais ça, c'est bien la dernière chose dont elle se préoccupe pour l'heure. Les prochains mots l'interpelle, curieuse. A qui ressemble t-elle ? Il fini par détourner le regard. Elle aurait pu étirer ce petit sourire de victoire mais à la place, elle attend sa réponse. La t-elle troublée ? Elle se questionne.

-"De qui tu parles ?"

Il lui parle alors de cette Nina. Cette tante dont elle n'avait jamais entendu parlé, jusqu'à même ne pas connaitre son existence. Sa mère lui aurait t-elle donc caché ? Mais pourquoi ? Elle entend le récit et son cœur de glace se serre tout de même. Ouais, il bat quand même ce cœur de garce.

-"Était ?" demande t-elle en plissant des yeux.

Parce qu'elle a bien compris que si il utilise l'imparfait c'est qu'elle est morte. Si sa mère lui a caché un truc aussi gros, qu'aurait-elle pu lui cacher d'autres ? Malgrès elle, Adrian a réussi à semer la graine du doute en elle bien qu'elle tente de cacher au maximum son désarroi. Il pourrait aussi très bien mentir, mais pourquoi face ça ? Puis son récit lui parait réellement sincère, elle a le flaire pour ça Skye. Néanmoins elle refuse de se laisser manipuler par ce discours larmoyant. Oui c'est triste. Oui elle en veut à sa mère pour ce mensonge. Oui elle ira lui demander des comptes. Mais elle ne fera pas le plaisir à Adrian de l'avouer devant lui, qu'il ne se sache pas vainqueur de ce combat qu'il s'amuse à mener. Elle ne veut pas être son pion même si finalement, il a réussi en quelque sorte.

-"Et alors... Tu es venu te venger ?"dit-elle en haussant un sourcil comme si c'était quelque chose de totalement prévisible et cliché. Elle poursuit sur sa lancée -"Faire payer ma mère en me retournant contre elle ?" continue t-elle sur le même ton.

Il y a forcément une raison de sa venu ici. Et maintenant qu'elle connait cette histoire. Elle voit également le comportement de sa mère, leur relation conflictuel. L'idée de la vengeance tient la route. Isabelle est tendu depuis l'arrivé d'Adrian c'est un fait, et elle essai de percer ce mystère, elle tient le bon bout. Même si pour ça elle doit entrer dans le petit jeu sordide de celui qu'elle croit être son oncle. Mais elle refuse d'être une marionnette dans leur petite guerre à tous les deux, ca non.

-"Je ne serais pas ta marionnette, ni à toi. Ni à ma mère" affirme t-elle, catégorique.

Elle l'observe, face à lui, assis dans son fauteuil. Elle essai de le décrypter, elle n'y arrive pas. Ca la frustre. Elle aimerait percer les mystères de cet homme. Alors elle pose ses mains sur l’accoudoir histoire de pouvoir l'observer dans les yeux, d'avoir sa tête face à la sienne. De le prendre entre quatre yeux pour finalement, lui poser la question fatidique.

-"Qu'est-ce que tu cherches, Adrian ?"

Qu'est-il réellement venu faire ici ? Voilà la question qu'elle aurait du lui poser depuis le début. Il a forcément un but, mais lequel ?

-"Où ca va nous mener tout ça ?"

Sa voix est presque doucereuse, mais ne vous fiez pas à son ton. Ses yeux son profondément ancré dans les siens à la recherche de cette vérité qu'elle peine tant à trouver.

Codage par Libella sur Graphiorum

Quand chaque mot compte

Ma chère Skye, si tu savais tout le pouvoir qui était entre tes mains et que tu n’effleurais que du bout des doigts. Tu avais le pouvoir de faire gagner un camp ou un autre. Mais pour cela, il fallait que tu t’intéresses à cette petite guerre froide et ce n’était pas encore le cas. Ca ne l’était pas car tu ne t’étais pas assez penchée sur mon sang. Mais ce n’est pas grave, tu avais encore le temps de le regarder. Pour le moment, je pouvais te fournir quelques informations qui te permettraient de prendre le bon chemin quand tu saurais la vérité : un chemin qui te mènerait loin d’Isabella.

Skye m’affirme qu’elle pourrait comprendre la prochaine histoire, qu’elle est suffisamment intelligente pour cela. Ce dont je n’ai aucun doute. Outre le fait que l’on ne peut être scientifique sans avoir un certain intellect, je reconnais la lueur calculatrice dans son regard, l’intelligence dans le choix de ses mots. Skye est une femme dangereuse certes, mais elle ne l’est pas encore assez pour que je me méfie d’elle, il lui manque quelques armes à son arsenal. Des armes que je me ferais un plaisir de lui fournir, même avec le risque qu’elle les retourne contre moi.

« Simplement que tant que tu n’as pas toutes les données en main, tu ne pourras jamais vraiment choisir ta voie. Même si tu te considères comme indépendante, tu suis la voie choisie par Izzy. Quand tu auras toutes les réponses, tu pourras vraiment tracer ton propre chemin. »

Et tu pourras réellement t’émanciper. Je regarde Skye avec un sérieux que je ne lui montre pas habituellement. Parce qu’en réalité, c’est au moment où Skye saura tout qu’elle deviendra une réelle adversaire, ou une alliée. Peut-être même les deux, ce n’est pas incompatible. Et j’ai hâte de savoir quel sera son choix. Mais je n’ai pas hâte au point de précipiter la partie, je sais que la patience pourrait changer le cours de la partie. J’avance mes pions patiemment et ils me permettent d’avancer le jeu dans la direction souhaitée. Et même si cela est un jeu, un jeu dangereux car il pourrait mener à ma mort, je le mènerais jusqu’au bout. Je n’ai pas peur de ce laboratoire après tout, car si je m’y retrouve, Izzy s’y retrouvera aussi et cette chère sœur ne le supporterait pas. Jouer avec des cobayes ? Pourquoi pas. Mais être une cobaye ? Izzy n’a pas les couilles pour cela et elle serait prête à tout pour cacher son secret, quand bien même elle est un « chêne sage ». On parle de ma volonté à jouer et je lui réplique donc que je jouerais toute ma vie, mais pas forcément ce soir. Quand Skye me dit qu’elle peut être joueuse à sa façon, je penche la tête sur le côté et je la regarde intensément, laissant mon regard glisser sur la silhouette de ma fausse nièce. J’avais véritablement du mal à l’imaginer joueuse mais…

« Je ne demande qu’à voir, ma chère Skye, je ne demande que cela. »

En cet instant, Skye se redresse et je perds mon sourire. Parce qu’à son image se superposent celles de Nina et Candice et la ressemblance est flagrante tout en étant très discrète. Et cela me perturbe assez pour que j’en perde mon sourire quelques instants et que je laisse échapper quelques mots que je regrette très vite. Je détourne le regard le temps de quelques instants mais ça ne m’empêche pas d’entendre la voix qui me demande à qui elle ressemble. Non, Skye, cette réponse là, tu ne l’auras pas. Elle ne te servira à rien et remuera bien trop de souvenirs. Je m’interdis d’évoquer Candice en dehors de sombres moments où je suis seul. Alors je fais comme si je n’avais pas entendu sa réponse et je parle de Nina. Je lui demande d’abord si elle la connait et bien évidemment la réponse est non. Ah Izzy, Izzy, Izzy, tu manques décidemment à tous tes devoirs. Tant qu’à faire semblant que cette délicieuse femme soit ta fille, tu aurais pu faire en sorte qu’elle connaisse réellement la famille dans laquelle elle a atterri. Mais je continue à parler, ne m’arrêtant pas quand Skye relève le « était ». Je lui offre juste un sourire approbateur. Oui, bien sur que tu es intelligente, tu remarques immédiatement ce genre de détails. Parce qu’il a son importance, Nina est décédé. A cause de notre père, surtout, mais en partie à cause d’Isabella également. Qu’en dis-tu ? Je l’écoute résumer cela en quelques mots, une histoire de vengeance. Non, pas réellement. Plutôt une histoire de revanche. Je me permets de prendre une autre gorgée d’alcool, avant de pencher lentement la tête sur le côté, observant Skye. Tu as à la fois tant raison et si peu, Skye.

Je continue de l’écouter en silence, l’écoutant affirmer qu’elle ne sera ni ma marionnette, ni celle de sa mère et je laisse un sourire se dessiner sur mes lèvres. Je ne l’enlève pas, même quand elle se met à ma hauteur, plongeant son regard dans le mien. Tu veux savoir ce que je cherche ? Tu ne le sauras pas, parce que mes volontés évoluent toujours. Ce que je veux aujourd’hui ne sera peut-être plus ce que je voudrais demain. Mais soit, si tu veux des réponses, je peux t’en offrir quelques unes.

« C’est une question qui a tellement de réponses possibles, ça, Skye. Ce que je cherche, ce n’est pas une revanche envers ma sœur… Je veux la mettre échec et maths. Mais même si c’est une de mes volontés, ce n’est pas celle qui me prédomine en cet instant. »

Prends mes mots comme tu le souhaites, traites moi d’énigmatique si tu veux, mais mes réponses sont sincères. J’étais venu pour une forme de justice, par rapport à Nina. Par contre, je cherche la vengeance pour Candice. Peut-être ne feras-tu pas la différence mais moi je la fais. Je me penche en avant, me retrouvant à quelques centimètres du visage de Skye avec un sourire amusé aux lèvres. Parce que la prochaine réponse est encore une fois sincère mais surtout parce que j’ai hâte de connaître sa réaction.

« Je veux te libérer du contrôle d’Izzy, mais pas pour que tu sois ma marionnette. Je te préfère libre dans cette partie qui se joue. Je te l’ai dis, Skye, tu es une pièce maîtresse du jeu, tu es la dame du plateau. Pour le moment, tu es celle d’Isabella. Je veux t’écarter du plateau, te faire changer de couleur pour un gris, Skye, à défaut d’avoir ma couleur. Parce qu’observer tes actions serait bien plus intéressant que de les contrôler. Et parce que je ne ferais pas l’erreur de ma sœur : je sais que te contrôler n’est pas une option réalisable, à moins de vouloir totalement t’étouffer et ce n’est pas ma volonté. »

Je laisse échapper un petit sourire avant de me reculer de nouveau au fond de mon siège. Comment réagiras-tu à cette information, Skye ? Oui, je te veux de mon côté, mais je te veux en femme indépendante. En alliée et non pas en marionnette. Au départ, je le voulais pour faire du mal à Izzy mais je dois avouer que tu as un esprit fascinant. La vie avec toi à mes côtés sera dangereuse, peut-être même que cela provoquera ma mort… Mais je fais confiance à mon instinct et ce dernier me dit qu’il faut que je garde Skye dans mon entourage. Alors je ne m’arrête pas là-dessus et je reprends plutôt.

« Je sais que tu as des choses certainement très… intéressantes à faire. Mais je te conseille de ne pas négliger l’étude de mon sang. Tu auras la réponse à la plupart de tes questions avec cela… Si tu cherches au bon endroit bien entendu. »

Code by Kah!an

Quand chaque mot compte

Adrian, tu es un joueur ça se sent. Tout ceci t'amuses beaucoup je le pressens. Cela fait un moment que tu me fais tourner en bourrique et ce petit jeu commence à m'agacer. J'aimerai comprendre ce que tu attends. Te comprendre. Tu es décidément très énigmatique et ca m'intrigue autant que ca m'irrite. Je ne suis pas stupide, j'ai vite compris que tu avais une dent contre ma mère. Maintenant au moins je sais pourquoi avec cette histoire concernant Nina. Pourquoi ne m'a t-elle jamais rien dit d'ailleurs ? Me cache t-elle d'autre chose ? C'est ce qu'Adrian semble vouloir me faire comprendre. Est-il en train de m'utiliser pour mener sa vendetta contre ma mère ? Je refuse d'être un pion dans cette petite vengeance même si il affirme que ce n'en est pas une.

-"Tu peux jouer avec les mots tant que tu veux. Ca ressemble quand même à une sorte de vengeance personnelle."

Il affirme que ce n'est pas sa priorité pour le moment. Qu'est-ce que c'est alors ? Est-ce que c'est moi ? Je garde mes yeux plongé dans les siens et reprend la parole, approchant un peu plus ma tête de la sienne.

-"Et qu'est-ce qui te prédomine actuellement ?"

J'attend sa réponse, j'observe son sourire alors qu'il approche encore un peu plus prêt son visage du miens. Nous sommes à quelques centimètre l'un de l'autre. Il affirme encore que je suis la marionnette de ma mère. Je ne peux pas y croire. Je ne veux pas y croire. Mon orgueil serait trop effrité. J'ai toujours revendiqué être une femme indépendante et lui vient remettre ça en question. Non ca ne me plait pas. J'ai bien trop de fierté pour accepter ça.

-"Tout ce que j'ai fais jusqu'ici, je l'ai fais de ma propre volonté. Parce que j'en ai envie. Et je continuerai de le faire parce que je le veux. Et non pas parce que ma mère me le demande"

Je ne suis plus une petite fille je sais prendre mes propres décisions. Peut-être que oui, j'ai été un peu influencé par l'éducation que m'a donné mes parents. Mais ca ne veut pas dire pour autant que c'est eux qui me contrôle. Il affirme ne pas vouloir me contrôler, mais si il fait tout ça c'est bien pour que je me détourne de ma mère. Et être contre ma mère ne serait-ce pas être avec lui ? J'ai peur de ce que je pourrais découvrir. Je sais que la colère pourrait me pousser à la révolte et il doit le savoir aussi. Surement pour ça qu'il a hâte d'observer mes réactions. Il est intelligent. Mais je le suis aussi. Je ne veux pas tomber dans le panneau. Il veut faire de moi une femme indépendante ? Mais je le suis déjà. Du moins c'est ce que je crois. Ce que je ne comprend pas c'est pourquoi il fait traîner les choses ? Pour s'amuser ? Ca ne m'étonnerait même pas.

-"Et si tu tiens tant que ça à me "libérer" de ma mère, pourquoi tu ne me donnes pas directement les informations dont j'ai besoin pour ça ?Au lieu de jouer avec moi comme tu le fais encore"

Je fini par me reculer moi aussi, remettant de la distance entre lui et moi, je le garde tout de même à l’œil. Il me relance sur l'étude de son sang. Je commence véritablement à croire qu'il y a quelque chose d’intéressant à en tirer si il insiste autant malheureusement je n'ai pas encore eu le temps de l'étudier. La recherche du remède passe en priorité. Néanmoins je vais prendre le temps pour ça, je suis curieuse de ce que je pourrais découvrir. J'espère juste qu'il ne me fera pas perdre mon temps.

-"Je l'analyserai. Je n'ai juste pas encore eu le temps"
puis je poursuis "Comme tu le dis j'ai des choses très intéressante à faire et je n'ai pas beaucoup de temps à perdre avec ces histoires. J'espère pour toi que ca vaut le coup" et sur ses mots je termine "D'ailleurs en parlant de ça, je devrais retourner à ces choses".

Mes talons font volte face et je marche vers la porte sans me retourner. Je me fais néanmoins la promesse d'étudier ce sang très prochainement. Il est temps que je mette le fin mot sur toute cette histoire. Les choses ont assez trainé comme ça.

Codage par Libella sur Graphiorum